Jeudi 4 octobre 2012
 | Météo : très beau temps après dissipation des brumes matinales. Distance parcourue : 25 km Distance parcourue depuis Cahors : 1130,8 km Distance cumulée : 2162,8 km Province : Galice en Espagne |
Une très belle étape, agrémentée d'une petite touche d'aventure !
7h30. A la sortie de l'albergue, un épais brouillard couvrait la vallée du Rio Mino. Rapidement, le balisage m'entraîne vers un petit sentier débouchant sur la passerelle enjambant l'un des bras de la retenue. Mais la passerelle était barrée. J'avais remarqué la veille qu'un autre pont existait. Que faire ? Je n'allais pas faire demi-tour : cela fait plus d'un kilomètre dans le brouillard ! Allez, j'y vais... Je m'engage prudemment, me tenant à la rambarde... Ça ne craque pas... mais que c'est profond ! Tout au fond, quelques lumières, à peine visibles. Je suis au milieu... S'il cède maintenant, je vais être projeté contre la paroi comme dans les plus beaux films d'aventure ! Mais ça passe. J'enjambe la barrière de l'autre côté et je trouve le balisage tout de suite !
Mais ce n'est pas fini ! J'entre dans une épaisse forêt; le brouillard est si dense que je vois à peine le chemin. Je suis plongé dans mes pensées quand, soudain, un coup de feu, puis un deuxième... Il y a donc aussi des chasseurs en Espagne, et qui chasse en pleine semaine ! Mais très vite, je me rassure : tout chasseur espagnol connaît l'existence du chemin et ne tire jamais dans la direction du chemin !
Bref, j'ai connu une première demi-heure chargée d'émotions !
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| Juste après la dissipation des brumes matinales, à la sortie d'une forêt. |
Le jour se lève lentement. Je distingue un groupe d'Espagnols qui, comme on me l'avait dit, sont de plus en plus nombreux. C'est vrai que pour avoir la Compostella, il suffit de faire 100 km à pied ou 200 km à vélo !
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| J'ai du mal à comprendre le sens de cet endroit en pleine forêt ! Un Anglais a peut-être trouvé : "For Sale" ! Ou s'agit-il tout simplement d'objets trouvés sur le chemin ? Mais alors pourquoi la croix ? |
Quand le soleil a enfin dissipé le brouillard, mes yeux n'arrêtent pas d'admirer la campagne galicienne sous un ciel d'un bleu éclatant. Au loin, certaines vallées restent encore plongées dans le brouillard, ce qui ajoute encore à la beauté des lieux !
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A Castromayor, j'aperçois les premiers eucalyptus, espèce fréquente dans les forêts de la province de La Corogne.
Quasiment, toutes les églises des villages que je traverse, sont consacrées à St-Jacques. Il est vrai que je me rapproche de Santiago ! D'ailleurs, de l'Alto del Rosario, j'aurais pu apercevoir pour la première fois les flèches de la cathédrale, mais le brouillard était encore trop dense !
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| A la sortie du hameau de Ventas de Naron, un petit oratoire roman où Charles Quint et Philippe II se sont arrêtés lors de leur pèlerinage vers Compostelle. |
Plus tard, je fais la connaissance de Fernande et Patrick, un couple strasbourgeois parti d'Aire/Adour. Et je retrouve à l'albergue Marie Thé et Pierrot. Cela fait plusieurs jours que je croise un pèlerin d'un certain âge. Nous faisons connaissance aujourd'hui. C'est un Danois qui a 82 ans et qui m'a répondu en entendant mon âge qu'il pourrait être mon père ! Bravo Monsieur !
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| Un "horreo", silo à grains typique de la Galice. Il est surélevé à cause de la forte humidité de la région. Au premier plan, des choux "sur pied". Je n'en avais jamais vu ! |
Au cours du repas avec Fernande et Patrick, je leur ai parlé de l'association et ils m'ont remis 10€ pour la ferme-école de Madagascar. Un très grand merci !
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| Fernande et Patrick d'Ilkirch (Bas-Rhin) ont été "heureux de partager le repas avec [moi] à trois jours de Santiago." |