Mercredi 18 avril 2012
Une journée à ne pas mettre un pèlerin dehors !
Et pourtant, au petit déjeuner, personne n'évoque la pluie qui tombe, le vent qui souffle... On sait qu'il faut y aller, on ne peut pas attendre le beau temps !
Dès la sortie du gîte, une pluie froide frappait mon visage. Bien entendu, la cape me protégeait mais, comme c'est une région très accidentée, avec une succession de collines et de vallons, j'étais rapidement trempé.
A Lauzerte, village perché, classé "plus beau village de France", je devais déjà me changer. La superbe place "médiévale" avec arcades était déserte : les deux cafés fermés, mais pas l'église (pour une fois). C'est non loin du superbe retable que je me suis changé une première fois !
Le retable baroque de l'église de Lauzerte. |
Quelques heures plus tard à Durfort-Lacapelette, même opération devant un supermarché !
Il y a aussi un bar pour les pèlerins mais... il est fermé le mercredi ! Donc, pas de boisson chaude pour savourer mon quignon de pain avec du saucisson, mais de l'eau bien fraîche de la gourde ! La musique était assurée par le vent qui soufflait en rafales dans les tôles...
Certaines portions du chemin étaient pleines de boue; dans les montées et les descentes, j'avais l'impression de skier !
Malgré tout, des éclaircies m'ont permis de constater que le paysage avait changé : cultures sous serres, vergers, prairies, et bien entendu le colza, le blé... ont fait leur apparition. Je suis passé du Haut-Quercy au Bas-Quercy.
Un paysage plus verdoyant que dans le Haut-Quercy. Certaines maisons annoncent le midi. |
Beaucoup de villages sont d'anciennes bastides perchées sur une colline : Montcuq, Montlauzun. Lauzerte est un ancien oppidum gaulois occupé par les Romains par la suite. Son nom viendrait d'un mot latin signifiant "lanterne". Il est visible de très loin.
Lauzerte est bien la "lanterne" qui éclaire les alentours ! |
Dans les guides, Durfort-Lacapelette est mentionné comme "un étrange village sans église". En fait, les habitants contestent cette version en m'indiquant une petite église, mais très excentrée.
La chapelle St-Sernin, située dans un vallon au milieu de la forêt me rappelle l'église-aux-bois, près de l'étang de Hanau (Moselle).
Ce soir, je suis seul dans une chambre d'un immense bâtiment. En fait, c'est un ancien prieuré, dans lequel le vent s'engouffre et fait entendre sa voix plaintive. Dehors, il pleut à verse.
Nous ne sommes que deux à table. Les discussions avec Marlène m'ont rappelé certains soirs de l'an dernier : la foi, la spiritualité, le chemin, les reliques...
Le vent et probablement la pluie vont me bercer cette nuit.