Etape 87 : Terradillos de Los Templarios - Sahagun

Mercredi 19 septembre 2012

Météo : très frais le matin - vent du NE assez fort - soleil éclatant par la suite. Distance parcourue : 14,3 km Distance parcourue depuis Cahors : 825,1 km Distance cumulée : 1857,1 km Province : Leon en Espagne

Une étape de récupération !

Aujourd'hui, j'ai fait partie de la deuxième vague de pèlerins, celle qui essaye de dormir plus longtemps ! Mais, c'est impossible. Pris dans le mouvement, dans l'agitation, je suis parti à 6h30, après un petit déjeuner frugal : pain sec, eau froide et deux chocorems. De quoi tenir pour faire 14 km !

Parce que ce n'est pas une étape "classique", je vais quitter, encore une fois, des pèlerins : les Français avec lesquels j'ai mangé hier soir, Isabelle et sa fille Sidonie (qui a perdu son portable !), Launa, une canadienne... Mais qu'importe, je suis un "électron libre", et, à ce titre, ouvert à tous.

Le spectacle de la nature est toujours saisissant ! La nuit a été agitée. Le vent du Nord Est, assez fort, chasse les derniers nuages au lever du soleil.

Le chemin est parsemé de petits gestes : ainsi, ce matin, je sentais un pèlerin me suivre pas à pas. Au lever du jour, au premier café ouvert, il s'arrête et me remercie, en anglais, de l'avoir "autorisé" à me suivre : il n'avait pas de lampe frontale !

Après la chapelle romane de style mudéjar de la Nuestra Senora del Puente, voilà déjà Sahagun que je peux tranquillement visiter le matin.

Ville de style "roman pauvre" (parce qu'on utilisa systématiquement la brique dans les constructions), "le Cluny espagnol" connut un passé prestigieux avec ses nombreux monastères dont il ne subsiste aujourd'hui plus que des ruines. Les clochers de forme carrée, abritant les nichées de cigognes, dominent encore les toits roses des habitations. Les églises des XII^ème et XIII^ème siècles dressent leurs façades de brique rose pâle.

Sahagun a été créée autour du monastère bénédictin San Benito au XI^ème siècle; il ne reste aujourd'hui qu'un grand arc classique et l'une des tours mineures.

L'église San Lorenzo est l'un des meilleurs exemples. Dressée près d'elle, l'imposante tour en briques s'élève sur quatre étages, dont les murs sont percés de quatre rangées d'arcs aux trois étages inférieurs et cinq au dernier.

 La tour de l'église San Lorenzo évoque les tours romanes françaises comme celle de St-Sernin de Toulouse.

L'église de la Pérégrina est tout ce qui reste d'un couvent franciscain fondé en 1257, aux formes islamique et gothique : autre exemple de style mudéjar...

L'église de la Pérégrina doit son nom à la statue de la Vierge, vêtue en pèlerine.

Pendant que j'écris ces lignes, le dortoir se remplit. Beaucoup d'Espagnols et d'Italiens. Où sont passés les Français, les anglophones (Néo-Zélandais, Américains, Anglais...) ? Choisissent-ils plutôt les auberges privées qu'on peut réserver ?

Pour ma part, je sens que pour le  repas du soir, je vais devoir user de tous mes talents pour me faire comprendre. Comme souvent, mais c'est très formateur.

C'est par la tour en brique du XVI^ème siècle, que j'accède au dortoir de l'albergue municipale, situé au-dessus de la nef de l'église de la Trinidad. Astucieux et fonctionnel !