Mardi 8 mai 2012
 | Météo : bruine puis pluie parfois forte - soleil en fin de matinée et l'après-midi - températures très douces. Distance parcourue : 22,6 km Distance parcourue depuis Cahors : 404,7 km Distance cumulée : 1436,7 km Département : Pyrénées-Atlantiques en Aquitaine.
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Une matinée sous la pluie mais St-Jean-Pied-de-Port sous le soleil !
L'anticyclone s'est "envolé" cette nuit ! Pas de crème solaire aujourd'hui, mais j'ai gardé mon chapeau de soleil sous la cape ! De toutes façons, je suis vacciné maintenant et les gouttes de ce matin ne pouvaient me destabiliser ! D'autant plus que la température était très agréable (25°) et que le plafond est monté au cours de la matinée pour laisser apparaître un franc soleil en fin de journée. L'influence océanique se fait sentir.
Le chemin a essentiellement emprunté des fonds de vallée, donc beaucoup de petites routes. Un paysage moins beau que hier.
Beaucoup de références au chemin. Déjà cette nuit, les murs du gîte (ancien hospice au Moyen-Age comme je l'ai dit hier), m'ont confié les secrets de milliers de pèlerins qui y ont dormi, se sont faits soigner...
A Utxiat, des vieilles maisons sont les vestiges d'un prieuré-hôpital qui hébergeait des pèlerins dès 1199 avec le prieur, 11 donats, 7 soeurs... Des croix comme celle de Galzetaburu avec son Christ naïf, sa Vierge... A St-Jean-le-Vieux (ancienne station romaine), par où Charlemagne et Aimery Picaud ont probablement rejoint Roncevaux (et non par St-Jean-Pied-de-Port.)
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| L'intérieur de la petite église de la Madeleine à St-Jean-le-Vieux. |
Enfin, St-Jean-Pied-de-Port, fondé à la fin du XIIème siècle, devient la ville-clé du roi de Navarre dans ses terres du versant Nord des Pyrénées. Idéalement située le long de la grande voie de franchissement des Pyrénées par Roncevaux, elle devient une place forte, une ville de garnison, un carrefour commercial et un haut lieu du pèlerinage vers Compostelle.
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| Le tympan de l'église Notre-Dame-du-Bout-du-Pont. Après la cathédrale de Bayonne, c'est l'édifice gothique le plus important du pays basque français. |
Pour certains de mes compagnons d'hier soir, cette journée était la dernière étape : Heinz et Margret, le couple allemand de Hambourg, Claude, Dominique qui, malgré ses deux tendinites a tenu à rallier St-Jean-Pied-de-Port, objectif de son périple...
Serge aussi s'arrête; le physique et le mental ne suivent plus :
- Je ne supporte plus d'être séparé des miens... Je dois revoir mon épouse et mes enfants.
Par contre, d'autres continuent, en particulier deux "pèlerins" que je rencontre depuis deux ou trois jours. Ce matin, ils sont passés comme des flèches à côté de moi, comme lors d'un entraînement de haut niveau ! Hier, je leur ai demandé comment ils avaient trouvé la chapelle de Soraya :
- Nous n'y avons pas été. C'était un détour.
Un moment de silence, puis:
- Au fait, tu as vu les filles savoyardes ? Où ont-elles dormi ?
Chacun, son chemin. C'est sa diversité et sa richesse.
St-Jean-Pied-de-Port est donc le "goulet d'étranglement" de tous les pèlerins européens venus des trois grandes voies (Tours, Vézelay et Le Puy). Mais c'est aussi le point de départ de la plupart des pèlerins des autres continents : Amérique, Asie, Australie. A partir de demain, le chemin s'internationalise de plus en plus.
C'est une ville qui vit du pèlerinage ! (avec tout ce que cela comporte)
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| La porte Notre Dame. A côté, un hôpital (hospice) accueillait les pèlerins. Remarquez les bancs en pierre à droite; ils attendaient là qu'on leur ouvre la porte. |